Ce mois-ci, Jana Valasek célèbre ses 20 ans en tant que directrice générale de la Bibliothèque commémorative Pettes et tout porte à croire qu’elle y restera encore longtemps. « Je suis là où j’ai toujours voulu être », déclare Jana.

Née dans ce qui est aujourd’hui la République tchèque, Jana avait deux ans en 1968 lorsque les chars russes sont arrivés pour mettre fin à la période turbulente connue sous le nom de Printemps de Prague. Jana et ses parents ont réussi à quitter Prague et à rejoindre leur famille à Montréal, mais l’occupation soviétique avait fait d’elle une enfant timide et anxieuse. Puis elle a découvert une bibliothèque.

Des espaces sûrs et calmes, remplis de culture et de savoir

« J’ai toujours beaucoup aimé les bibliothèques, c’était pour moi des sanctuaires. Des espaces sûrs, calmes et rem- plis d’informations sur tout », dit Jana. Rien ne me plaît plus que d’apprendre des choses en lisant des livres. Les bibliothèques sont comme de l’engrais pour l’esprit, un endroit lui offrant tant d’enrichissement ».

S’échapper de la ville

Jana détient un diplôme en histoire de McGill et un autre en bibliothéconomie. Sa carrière a commencé en ville, mais son cœur était à Sutton Junction, où les Valasek passaient leurs fins de semaine peu après leur arrivée au Canada. Influencée par Anne aux Pignons Verts et La Petite Maison dans la Prairie dans son enfance, Jana rêvait de la vie à la campagne. « Tout ce que j’ai toujours voulu, c’était d’être ici, avec mes animaux. Je m’efforce de réfléchir en nettoyant les stalles », avoue-t-elle.

Ainsi, à la fin de l’été 2004, tout juste sortie d’un congé de maternité, Jana a décidé de quitter son poste à la bibliothèque Atwater de Westmount, même si cela signifiait renoncer à sa carrière dans une bibliothèque. Quelques jours plus tard, le téléphone a sonné. C’était Peter McKinnon, alors président du conseil d’administration de la bibliothèque Pettes, qui l’appelait pour lui demander si elle était intéressée à y travailler. Bon sang ! Elle a commencé la semaine suivant la Fête du travail et a quitté la ville.

Heureuse et comblée face à l’avenir

Jana a vu les bibliothèques évoluer au fil des ans. Ses espaces sécuritaires et calmes, dit-elle, ont pris de l’importance. « Les bibliothèques sont les derniers biens communs qui subsistent. Nous sommes devenus un monde plutôt fragmenté et je pense à la façon dont les bibliothèques ouvrent leurs portes à tous, ne portent aucun jugement sur qui vous êtes, sur ce que vous lisez. Les bibliothèques sont vraiment des lieux très démocratiques ».

Jana se réjouit du projet d’expansion de la bibliothèque Pettes. «Les bibliothèques sont des gardiennes de la culture. Elles sont un lieu de découverte, de développement personnel, de rencontres et de loisir. La bibliothèque Pettes sera en mesure de fournir à notre communauté de nouveaux espaces dédiés aux rencontres, à l’apprentissage, à la création et à la détente ».

Jana est vraiment là où elle veut être : dans cette communauté et, en tant que passionnée d’histoire, dans cette bibliothèque en particulier. « La bibliothèque Pettes a une histoire fascinante », conclut-elle. «Narcissa Farrand Pettes était une femme confiante et généreuse qui se souciait vraiment de sa communauté et a fait quelque chose d’exceptionnel pour elle. Je suis fière de faire partie de cette histoire ».